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L'ENFANT PLEURAIT

Insipré de la bande dessinée Crash-Text de Ponchard et Squarzoni

Avec Vanessa Liautey, Regard Hélène Cathala, Regard et scénographie Emmanuelle Debeuscher, Vidéo Julien Bouffier, Musique Jean-Christophe Sirven

 

Un espace blanc, délimité, une petite pièce.

Au sol de la glaise, nous pourrions être dans un atelier d’artiste.

Une femme est allongée au sol. Elle fabrique, elle a fabriqué

Un corps d’enfant.

En même temps qu’elle nous raconte sa vie de femme/mère, son enfant, son crime, elle tente de retrouver les sensations de son corps qui a muté, son corps meurtri et son corps assassin.

Sur le mur en hauteur, des images : Rêves, cauchemars, hallucinations, projections mentales.

A l’intérieure du cadre s’insèrent des dizaines de petites images d’elle, prises en direct, (comme des pixels d’elle), sa bouche, ses mains, son œil, son ventre… La femme est regardée dans sa prison, filmée comme un rat de laboratoire. Scrutée dans son intimité. Pillée.

 

Une femme seule sur scène, raconte.

 

Une femme jette son enfant par la fenêtre… « comme s’il s’agissait d’un bout de cigarette » dit-elle… Elle raconte son geste avec froideur et violence. Elle dit sa douleur, sa solitude, son état de souffrance. Sans indulgence.

Ce texte est clair et sans complaisance, il met le spectateur face à son propre jugement. Parce que malgré l’acte inacceptable et l’être inexcusable qu’on a en face de nous, la compréhension nous gagne et même parfois la culpabilité. Chacun a des degrés différents de croyance, d’indulgence, d’empathie…

 

Je n’aurais pas pu raconter l’infanticide sans avoir évoquer en amont, le bonheur et le bouleversement de la mise au monde d’un enfant.

 

« Regardons les choses en face. Nous allons parler d’un meurtre, le pire qui soit, celui qui prive l’enfant de la vie. Cet enfant social mythique, devenu en un siècle une icône vivante, l’essence même de l’innocence.

Notre sentence collective se veut sans appel : ces parents-là sont des monstres, ils ne méritent aucune clémence.

Nous voulons vous inviter à déposer ces pensées le temps du spectacle. Une forme de pause qui pourrait avoir comme principe, puisque ces actes sont inimaginables, que « nous ne pouvons pas nous les représenter », c’est qu’il y a en eux une part profonde qui nous échappe.

« La tolérance n’est pas une concession que je fais à l’autre mais la reconnaissance du principe que la vérité m’échappe » Paul Ricoeur.

Comprendre revient à donner du sens à un événement, quel qu’il soit, en vue de s’en dégager pour mieux le tolérer et ensuite le prévenir.

C’est donc à abandonner nos repères familiers, où, les certitudes, les idéaux, les croyances règnent en maîtres, que nous vous invitons.

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